Le burn out c’est quoi exactement ? Je me suis demandée ce que voulait dire la notion de burn-out car moi-même je pensais en avoir frôlé un dans ma vie professionnelle.
En partant de mon expérience, je ferai peut-être écho à toi.
Mon expérience de burn out ?
J’étais en poste de responsable d’accueil de loisirs en périscolaire à l’époque de la nouvelle réforme en 2014-2016.
Ma mission première était de diriger une équipe d’une vingtaine d’animateurs qui eux même géraient les 400 enfants de l’école. J’étais en co-direction avec une collègue mais qui faisait moins d’heures que moi.
Des liens avec le directeur de l’école, des agents de cantine à chapeauter, et mes responsables étaient ceux de la MJC (associatif).
Mon rôle était que tout se passe bien, faire respecter les règles de sécurité, faire rouler l’organisation, gérer l’équipe d’animateurs, et préserver des animations de qualité malgré le nombre et la difficulté à faire bouger les choses.
J’avais 26 ans à l’époque, je connaissais depuis peu le métier de responsable mais j’avais un peu d’expérience. Je me sentais parée pour affronter ce nouveau défi.
Pleine d’énergie et de dynamisme je me suis mise à fond dans ce poste. Sauf que je ne m’attendais pas à gérer autant de conflits, et d’agressivité.
Mon travail se transformait de plus en plus en une gestion quotidienne des conflits entre les enfants, des tensions dans l’équipe d’animation qui essayait de tenir le rythme, et de l’agressivité de certains parents qui critiquaient à chaque faux pas.
Tous les lundis matin je recevais un ou plusieurs mails qui étaient une remise en question de mon travail et de l’organisation mise en place.
La sensation que j’avais c’était d’être le paillasson des gens.
L'hypersensible et la sauveuse
Ma responsabilité là-dedans, était de vouloir tout tenir à bout de bras, de vouloir jouer la sauveuse et donc encaisser tout ce que je pouvais ressentir et entendre des autres. Je me sentais faible et vulnérable. Comme si c’était de ma faute, j’étais coupable de ne pas être assez forte d’après moi. A l’époque je n’avais pas encore la pleine conscience que j’étais une hypersensible. Je ne pouvais pas supporter autant de sollicitations et d’énergies.
Je me déchargeais comme je pouvais les week-end en sortant, en essayant de me défouler.
Après 2 ans de poste, je me voyais perdre de l’énergie, avoir des angoisses, me sentir aigris.
J’ai donc pris la décision d’arrêter ce travail avant de « péter un câble ». Tout a été fluide, ma demande de rupture conventionnelle acceptée, j’ai fini le travail jusqu’à l’été pour pouvoir mettre tout en ordre pour la personne qui me remplacerait.
Une chose importante à signaler ce sont des postes à responsabilités qui ont fait partir en dépression plus d’un(e). Est ce normal ?
La leçon de ce burn out
Si je vous parle de mon expérience c’est pour faire réfléchir sur quelque chose que je viens de comprendre 6 ans après.
Comme je ne suis pas partie en dépression et que je n’ai pas eu besoin de prendre des antidépresseurs, je ne me suis jamais dit que j’avais fait un burn out. Mais en fait le traumatisme, la marque de cette fatigue intense étaient bien présent en moi. La marque de la peur et de l’agressivité prises sans être formée pour recevoir toute cette colère.
J’ai voulu reprendre l’animation l’année après mon départ, les 2 fois où j’ai tenté j’ai ressenti de fortes angoisses. Je n’ai pas pu continuer les postes en question, au bout de quelques jours j’ai arrêté.
Plusieurs fois, dès que je retravaillais ça me faisait cet effet. Je me sentais encore une moins que rien, la peur de ne jamais pouvoir reprendre le travail arrivait à mon esprit.
C’est là que la reconversion est arrivée, je me suis formée en coaching de vie, et mon chemin professionnel a changé.
Ce qui est important pour moi de partager aujourd’hui, c’est que je n’ai pas eu un burn-out conventionnel.
J’ai eu un burn-out sur le long terme, il s’est étalé sur plusieurs années.
Je me suis reconstruite petit à petit, en respectant mon rythme, en travaillant moins en tant que salariée et en me mettant à mon compte.
6 ans après, je prends toute la mesure de cette expérience, des conséquences que ça a pu avoir sur moi et mon entreprise actuelle.
Je peux le dire, c’est un traumatisme professionnel. J’ai fait un burn-out.
Ça n’a pas eu la forme du burn-out comme je l’imaginais, les marques sont bien là pourtant.
Et aujourd’hui je nettoie encore les traces de cette expérience. Le temps que je comprenne que ce n’était pas rien.
Je me suis sentie soulagée quand j’ai capté à quel point ça n’avait pas été totalement nettoyé. J’avais encore des émotions inscrites dans mon corps.
Juste le fait de comprendre d’où je venais et le reconnaitre ça m’a libéré.
Pour celle ou celui qui vit une situation ressemblante, fais attention à ta lumière, ton étincelle en toi.
Elle a besoin d’être entendue et respectée. Tu fais de ton mieux mais n’autorises pas ton travail, ou ta vie à te contenir si fort que tu n’existes plus.