La mort, et si on en parlait plus souvent ?

La mort : un sujet sensible

La seule certitude qu’on a sur cette terre c’est qu’on va mourir.

Et pourtant, nous n’en parlons pratiquement jamais ou très peu. Pourquoi c’est un sujet tabou ?

J’ai envie d’oser en parler dans cet article. Oser écrire sur ce sujet qui est difficile à entendre.

J’aimerais faire réfléchir sur la pertinence de parler plus souvent de la mort.
Qu’est ce que ça pourrait apporter ?

1) Accepter et en avoir moins peur

Face à la mort d’un de mes parents, je me suis confrontée très jeune à cette vérité.
Je crois que ça m’a permis de voir la mort différemment.
J’ai compris très vite que la vie n’était pas infini, que c’était possible de ne plus voir des personnes.
J’aurai pu le percevoir comme une fin en soi, comme une crainte de la vie. Me dire que la vie est fragile et que je vais devoir me protéger.

Et pourtant, c’est un instinct de vie, un élan de vie fort qui m’a envahi pendant toutes ces années.
Puisque la vie peut s’arrêter, alors peut être qu’il serait bien d’en voir sa beauté, de profiter de chaque instant et parce que je sais que je vais mourir je vais pouvoir vivre.

J’ai apprivoisé cette idée, ce qui ne m’empêche pas d’en avoir peur.

Mais d’une façon étrange, je l’ai accepté.

2) Voir la mort moins lourdement

Ce n’est pas évident de vivre alors que nous savons que nous allons mourir. On peut la trouver injuste cette fin.

Mais à vouloir contrôler la fin de notre vie on en devient lourd et prisonnier.
Et si justement en parlant de ce sujet, il serait moins difficile ?
La mort pourrait ainsi prendre sa place et sa valeur.

Et si on partait du principe que vivre une longue vie, devenir vieux et finir sa vie en mourant était un cycle naturel. J’ai pu voir des personnes âgées avoir cette sensation d’avoir suffisamment vécu. Finir leur vie n’était pas un problème, au contraire ils trouvaient ça normal.

Bien entendu, il y a des morts plus soudaines, plus jeunes, plus violentes.

Mais est ce que c’est encore une histoire de point de vue ?

Est ce qu’on ne cherche pas à contrôler quelque chose qu’on ne peut pas contrôler ?
Accepter d’être impuissant(e) face au choix du moment de notre mort est peut-être une première réflexion à avoir ?

3) Se sentir moins seul(e) et préparer sa mort

Si on parlait plus souvent de ce sujet, ça permettrait de se sentir moins seul(e) face à cet événement de vie. On pourrait partager nos craintes, nos doutes, nos peurs mais aussi nos émerveillements, nos réflexions, nos prises de conscience.

Une attitude que j’ai pu voir dans ma vie à ce sujet, c’est la facilité de ma grand mère a parlé de sa mort, de la préparer tranquillement sans craintes. De savoir que ça va arriver, et que finalement c’est libérateur d’en parler.

C’est aussi une chance pour les vivants d’être face à une personne qui ne lutte pas, ne fait pas de déni et qui permet à son entourage de commencer le processus du deuil avant même que la personne soit morte.

Comme si la mort était intégrée dans le quotidien, sans en faire quelque chose de dramatique.

4) Vivre encore plus

Savoir qu’il y a une fin, une date butoir permet aussi de vivre encore plus cette vie que nous avons aujourd’hui.
Ça paraît banal comme ça mais si nous étions immortels alors quelle serait la valeur de notre vie ?
C’est aussi parce que j’ai connu jeune la mort d’un proche, que je me suis dit qu’il fallait que je vive encore plus.
La vie a de la valeur aussi parce qu’elle s’arrête.

De plus, selon nos croyances et même si nous n’avons aucune certitude sur « le après la mort », il y a cette sensibilité qui me parle. Cette capacité à être en lien avec les esprits. Sans parler d’être medium (ou peut être que nous le sommes tous ?).

Je suis sûre que vous avez tous une petite histoire que vous avez vécue ou qu’un proche a vécu, en lien avec un signe, une communication avec des morts.
Peut être que finalement nous ne mourrons pas totalement ?

Déjà parce que les vivants nous font vivre grâce à leur souvenir.
Mais peut être que nous sommes plus qu’un corps, et que notre âme vit toujours ?

J'avais envie depuis longtemps d'écrire quelques mots sur ce sujet

Et sans doute, que j’en reparlerai à nouveau dans mes publications.
C’est remuant d’en parler, mais ça apporte aussi une libération.

Alors pourquoi pas intégrer et réaliser que la mort n’est pas à éviter ?

J’aimerais beaucoup vivre dans un monde où on en parle.
Exprimons-nous sur ce sujet pour qu’il devienne naturel et sans gêne.

Et pour finir, comme dirait Orelsan :
 « Un jour on va mourir tous les autres on va vivre ».